L'IA modifie non seulement les tâches, mais aussi les responsabilités et l'autonomie des travailleurs. L'OCDE estime que l'automatisation pourrait supprimer 14% des emplois et transformer radicalement 31,6% d'entre eux. L'IA générative, quant à elle, impacte 50% des tâches dans environ 19% des emplois.
Des études montrent que l'IA peut fragiliser la reconnaissance professionnelle, provoquer une perte d'autonomie, et mener à une prolétarisation des savoirs. Des tensions surgissent entre la rationalité économique et l'éthique professionnelle, les travailleurs percevant parfois l'IA comme un concurrent ou une menace pour leurs compétences.
L'IA est utilisée dans divers secteurs comme celui de la banque, des transports ou encore de l’édition où elle assume des tâches comme la traduction automatique et la prise de décision. Cette introduction requiert de nouvelles compétences et stimule des métiers en lien avec la supervision des IA. Cependant, ces systèmes peuvent accentuer la surveillance des employés, standardiser les tâches, et déshumaniser le travail.
Le déploiement de l'IA suscite des défis éthiques. L’Artificial Intelligence Act, adopté en 2024 par l'Union européenne, vise à encadrer les systèmes d'IA, en instaurant des protections contre les risques pour les droits humains et en imposant la transparence des IA génératives. Ce cadre juridique ambitionne de concilier l'innovation technologique avec les valeurs européennes, notamment en interdisant des usages tels que la surveillance de masse ou la notation citoyenne.
Pour aller plus loin, vous pouvez lire les articles de Dominique Desbois dans la revue Cadres en ligne : www.larevuecadres.fr
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